195 ans d'histoire financière américaine

Publié le par jc

195 ans d'histoire financière américaine.
Le rendement annuel moyen de la Bourse américaine depuis 1802 a été de 10,2%

C'est à Jeremy Siegel que nous devons la compilation statistique la plus exhaustive et la plus longue dans le temps sur le rendement des marchés boursiers américains et le rendement des obligations gouvernementales. Son étude couvre toute la période qui va de 1802 à 1997, soit 195 ans d'histoire financière.

Si l'on prend en compte l'inflation, le rendement annuel composé de la Bourse américaine, depuis 1802, a été de 7% exactement. En ne considérant pas l'inflation, le rendement annuel moyen de la Bourse a été de 10,2%.

Par comparaison, le rendement des obligations à long terme du gouvernement (bons du Trésor) a été de seulement 3,5% (4,8% brut), tandis que le rendement des obligations à court terme du gouvernement n'a donné qu'un maigre 2,9% (4,3% brut).

Comment peut valoir de nos jours un seul dollar investi en 1802 à la Bourse de New York (avec bien sûr les dividendes réinvestis). Ce dollar, qu'un de vos ancêtres aurait pu investir pour vous, vaudrait plus de 7 1/2 millions de dollars (US) en 1997. Mais qui est disposé à investir aujourd'hui un dollar, pour en faire bénéficier la 5e génération de ses descendants?

Si votre arrière, arrière, arrière grand-père avait acheté un dollar d'or en 1802, afin que vous en soyez le bénéficiaire en 1997, devinez combien vaudrait votre fortune? Un pauvre 11,17$ en considérant l'inflation. Autrement dit, l'or vous donne une certaine protection contre l'érosion de votre pouvoir d'achat par l'inflation, mais sans plus. L'or, à long terme, ne donne aucun rendement excédentaire au taux d'inflation.

Quand on décortique les données de Siegel en trois sous-périodes, on observe une stabilité assez impressionnante des rendements des titres boursiers. Par exemple, pour la période qui va de 1802 à 1870, le rendement annuel moyen de la Bourse (après inflation) a été de 7%. Pour la période suivante, qui court de 1871 à 1925, il a été de 6,6%. Enfin, pour la période qui va de 1926 à nos jours, le rendement annuel moyen de la Bourse a été de 7,2%.

Pour cette dernière période, le rendement net (ou après inflation) des obligations à long terme du gouvernement n'a été que de 2% (0,6% pour les obligations à court terme).

Ces chiffres nous montrent tout l'avantage d'investir à la Bourse plutôt qu'ailleurs. La supériorité des titres boursiers sur les véhicules de placement à revenu fixe est indéniable. C'est plus que du 3 pour 1 lorsqu'on compare les actions avec les bons du Trésor.

Les statistiques nous montrent aussi l'effet implacable de la loi du retour à la moyenne. Les fluctuations à court terme de la Bourse, à la hausse comme à la baisse, tendent irrémédiablement vers une moyenne. Dans le cas de la Bourse, le chiffre magique qui exerce son pouvoir d'attraction sur le rendement des valeurs boursières est 7%, ou 10% si on ne tient pas compte de l'effet de l'inflation sur le pouvoir d'achat.

Depuis 1926, les rendements des marchés boursiers britanniques, allemands, japonais ou canadiens sont assez similaires à ceux des États-Unis. Dans chacun de ces pays et dans plusieurs autres, la Bourse est plus payante que n'importe quel autre véhicule de placement.

Le grand avantage d'avoir une bonne perspective historique sur la Bourse est de nous faire prendre conscience que des rendements annuels de 15%, 20% ou 25%, comme ceux que nous avons connus dans les années 1990, sont exceptionnels. À long terme, l'investisseur doit s'attendre à des rendements bruts de 10%, 15% tout au plus. Aspirer à davantage c'est ignorer la réalité et rêver en couleur.

On dit que l'enseignement de l'histoire nous permet de savoir, en tant que peuple ou société, d'où l'on vient et où l'on va. Cette vision des choses n'a jamais été aussi vraie que dans le cas de la Bourse.

Le boom économique et boursier que nous vivons depuis 1982 a permis aux investisseurs de réaliser un rendement net (c'est-à-dire après le coût de l'inflation) de 12,8% jusqu'en 1997. C'est presque le double (ou 6% de plus) que le rendement historique moyen de la Bourse.

Aussi impressionnant soit-elle, cette remarquable performance de la Bourse n'a fait que compenser les pitoyables rendements que les investisseurs ont obtenus entre 1966 et 1981. En effet, pour cette période de près de 15 années, le rendement annuel composé net de la Bourse a été de -0,4%.

André Gosselin de l'équipe d'Orientation Finance

Publié dans jcv

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article